Et voilà, il est de retour, super à la bourre et, pour une fois, en French only !
Pourquoi ce choix ? Parce que cette fois, j'ai envie de faire un peu la promotion de deux jeux auprès des Frenchies, tellement réticents à franchir la barrière Shakespearienne.
Deux jeux, deux façons de concevoir la levée de fonds (cruciale dans le milieu très fermé des jeux de simulation sur une table avec des figurines, des dés et des potes !), mais des univers assez proches, bien que totalement inconnus (ou presque) en France. Je veux vous parler de "In her Majesty's Name" et de "Empire of the Dead", deux jeux très attachants qui partage cette folie douce que l'on appelle le "VSF". Kesako VSF ? Derrière ces initiales se cache la so british Victorian Science Fiction, la matière littéraire à l'origine du genre (avec en tête, mais c'est personnel, le génial HG WELLS, père de la science fiction ET du wargame !).
Soit, un univers VSF, autrement dis "Dickens rencontre E.T." en forçant - largement - le trait, se caractérise par une base réaliste de seconde moitié du XIXème siècle avec son lot d'industrie, de machines à vapeur et d'empire(s) s'étendant sur la planète, voire sur d'autres. La matière est ici différemment teintée, d'une pointe à une franche louche, de "Gothic Horror", puisque EotD fait la part belle au surnaturel grandiloquent avec vampires et loups garous, alors que IHMN semble se limiter à établir certains éléments déjà présents dans la culture commune des joueurs : zombies prussiens (ancêtres des zombies nazis) et pharaons mégalo réincarnés (Ihm-ooo-tep ...).
Et pourquoi en parler maintenant précisément ? En dehors du fait que j'ai pu enfin trouver un peu de temps pour peindre (et que je le perds à écrire), c'est surtout le catapultage commercial des deux jeux qui m'amène à en parler. Mais passons à une présentation plus détaillée des protagonistes :
Empire of the Dead : la chasse aux monstres et la foire à la technologie de pointe
EotD - Requiem est un premier supplément à un jeu qui, sorti en 2012, a déjà su s'attacher nombre de joueurs. Il est produit par West Wind, à qui l'on doit déjà notamment "Secrets of the 3rd Reich", une uchronie qui voyait le conflit débuté en 1939 perpétué à grand renforts de zombies nazis (les fameux), d'armures de combat Hi-tech, etc. Les plus anciens parmi nous se souviendrons de plus anciennes productions gothic horror qui ont laissé nombre de ligne de figurines dignes de peupler les cryptes antiques et les cauchemars des petits enfants. C'est dans cette ligne que EofD s'introduit clairement, réactualisant les marottes de Andy Cooper, boss, sculpteur, rédacteur, VRP, etc. de WW. Soucieux de lever les fonds nécessaires à une refonte du circuit de production, WW passe donc par Kickstarter pour proposer le projet d'un supplément avec de nouvelles factions et, surtout, l'expansion de la gamme de figurines actuelle qui, de par son conditionnement, avait tendance à freiner l'entrain de certains (difficile de justifier £25 de dépense, le prix de l'unique starter par faction, pour étendre sa "bande").
La mécanique du jeu est simple, et repose sur celle des jeux de bande de GW (Necromunda, Mordheim, etc.) : il s'agit de constituer une bande, en choisissant parmi plusieurs profils allant du héros à la recrue, en passant selon les factions par tout un éventails de profils surnaturels. Le jeu est d'autant plus intéressant qu'il est joué en campagne, où vos hommes de main vont progresser, acquérir plus d'ampleur ... ou subir blessure, déshonneur et mort tragique.
En matière de factions, il existe pour le moment 4 modèles pouvant connaitre des déclinaisons : les vampires représentent le mal. se sentant menacé par un troupeau humain qu'il contrôle de moins en moins bien, les noctambules reclus depuis des générations dans leurs repères secrets sont poussés à sortir de l'ombre pour frapper le cœur des hommes (et les gorges des donzelles, tant qu'à faire). Les loups garous constituent une faction "neutre". Bestiale par essence, elle incarne la nature dans son combat contre le progrès et l'expansion de la vermine humaine. Les deux dernières factions, humaines, introduisent encore plus de versatilités, puisqu'elles peuvent se décliner : l'ordre religieux recouvre tous les groupements fanatiques qui, au nom de leurs croyances, s'organisent militairement pour agir contre le mal ... reste à savoir ce qu'est ce "mal". Le club de gentlemen, encore plus varié, recouvre tous les regroupement d'individus cherchant à tirer avantage tantôt de leur position au sein de l'industrie, d'un ordre militaire ou des arcanes de la magie noire.
Le choix de la faction est large et thématiquement ouvert. L'absence de règles débiles de tournoi pour décérébrés permet toutes les folies, voire utiliser des figurines non labellisées (sacrilège pour les boutonneux si fiers de leurs Space Martines !), comme le prouvait votre serviteur dans un post précédent. J'ajoute à cela que la "patte" d'Andy est particulièrement experte à dégager des pièces iconiques et macabres, sans tomber dans la surenchère de crânes partout ou d'épaulettes ridicule (brosse toi Martine !). Moi j'aime ;) On peut espérer seulement que, à l'issue du KS en cours, WW soit plus à même de répondre à la demande de ses clients en proposant une gamme plus large, avec plus d'options.
In Her Majesty's Name : un petit empire qui ne demande qu'à grandir
IHMN fait office ici d'outsider, faute d'avoir fait l'objet d'une publication antérieure, mais il a déjà tous les atours d'un jeu intéressant. Publié par Osprey Publishing, célèbre pourvoyeur britannique d'ouvrages experts sur l'art de la guerre et de porter l'uniforme depuis la nuit des temps, autour du globe, Osprey s'est déjà essayé aux règles de jeu, sans avoir connu de succès retentissant. En s'associant avec NorthStar qui réalisera et distribuera les figurines, Osprey tente un pari audacieux qui, jusqu'ici, se dévoile avec parcimonie ... ce qui fait tout son charme. C'est NorthStar qui lance ici l'initiative d'une précommande "avec bonus" des factions et des règles. "Nickstarter" est une initiative qu'il convient de saluer, puisqu'il s'agit d'une tentative "in house" de montée de fonds qui ne se cache pas derrière le Kache Sexe habituel (K. S. ... vous avez compris ?). Souhaitons leur tout le succès qu'ils méritent.
On sait peu de chose du système de jeu, sinon qu'il entend favoriser un jeu rapide en va-et-vient, permettant d'activer les figurines chacun son tour, sans attendre trop les phases interminable de mouvement de toutes les pièces, tir, corps à corps et ... zut, j'ai oublié de faire tirer mon unité de flanc ! on recommence. En dehors des règles, différentes factions ont déjà été présentées qui se veulent être des archétypes, le système de création de bande devant être assez ouvert pour permettre le maximum de souplesse dans la création (on en rêvait !). 5 starters sont donc disponibles pour le moment : une faction britannique de dignes pionniers du capitalisme, des prussiens machiavéliques qui réaniment les morts (...), des sectaires Égyptiens et leur pharaon réincarné, des policiers de scotland yard flanqués d'un détective et de son acolyte médecin, et une bande de gangsters Tong accompagnés d'un Yeti presqu'apprivoisé. Les pièces sont très jolies, de facture classique et très bien exécutées (le Yeti, je ne sais pas trop ...). Le défaut majeur tient à l'absence de packs de soutient (starter ou rien !) actuel et à la présence de pièces qui, quoique superbes, peuvent être redondantes pour un collectionneur (policiers, j'ai ; Tong, j'ai ; cultistes ... heu, j'en ai plein, mais je suis pas contre).
Voilà pour une présentation rapide des deux projets, en attendant une phase "peinture + photographie" que je ne désespère pas de voir venir (...). Allez, en bonus, un petit aperçu de ce sur quoi je travaille actuellement :
Ca a 3 pattes, plein de tentacules, c'est (très)grand et c'est 100% VSF !!